Ramón María del Valle-Inclán


valleInclanRamón José Simón Valle Peña, connu comme Ramón María del Valle-Inclány Monténégro, né à Vilanova de Arousa le 28 octobre 1866 et mort à Saint-Jacques-de-Compostelle le 5 janvier 1936, est un dramaturge, poète et romancier espagnol. Il fait partie du mouvement moderniste en Espagne et fut proche, dans ses dernières œuvres, de l'âme de la Génération de 98 ; il est considéré comme un auteur clef de la littérature espagnole du xxe siècle.


Ramón est le fils de l’écrivain Ramón Del Valle Bermudez et de Dolores de la Peña y Monténégro, tous deux de famille noble mais avec des problèmes économiques. Il a pris son nom artistique d’un célèbre ancêtre familial.

 

Pendant son enfance, il étudie avec l’aide de son père. Puis il étudie au Lycée de Pontevedra jusqu’au bac, en 1885. Pendant ce temps, Jesús Muruáis l’influence sur le plan littéraire. En septembre 1885, l’auteur s’inscrit pour des études de droit sous l’influence de son père. Mais il fréquente plus les cafés et les cercles littéraires que les salles de cours. En 1890, son père meurt, Ramón abandonne ses études et il déménage à Madrid où il commence ses collaborations dans les journaux. Il écrit des contes et des articles.

 

En 1892, Valle voyage au Mexique, il habite à Veracruz et à Mexico. Là, il collabore avec les journaux El Veracruzano Libreet El Universaloù il publie plusieurs récits. Il adopte le nom Valle Inclán et il entre en contact avec le Modernisme. Puis, il visite Cuba et il revient en Galice en 1893.

 

Pendant son séjour à Pontevedra, il se lie d’amitié avec Jesus Muruáis. Dans sa bibliothèque il peut lire les écrivains européens de l’époque. Il publie son premier livre de récits Femeninas(1894). À cette époque, Valle adopte son vêtement particulier: une cape, un chapeau et surtout sa longue barbe.

 

En 1896 l’écrivain revient à Madrid où il mène une vie de bohème, fréquente les cercles littéraires et les tertulias et connait de sérieuses difficultés économiques. Il se lie d’amitié avec d’autres écrivains : Jacinto Benavente, Pío et Ricardo Baroja, Azorín,… En 1897 son deuxième livre, Epitalamioest publié sans succès. En 1899 Valle se dispute avec l’écrivain Manuel Bueno, qui le frappe d’un coup de parapluie. A la suite de cet incident, une infection du bras se déclanche qui l’amène à l’amputation. Cette même année, il donne la première représentation de sa première pièce de théâtre, Cenizas. Les Sonatasse publient entre 1902 et 1905. Ces romans constituent l’exemple le plus célèbre de prose moderniste dans la littérature espagnole.


En 1907 le romancier se marie avec Josefina Blanco, ils auront six enfants. Entre 1909 et 1911, il adhère au parti carliste, il se présente comme député mais il n’obtient pas de siège. En 1910 il voyage avec son épouse en Amérique latine dans une compagnie théâtrale. Pendant la première guerre mondiale, l’écrivain appuie les alliés et il est invité par le gouvernement français à visiter les fronts de batailles. Fruit de cette expérience, il écrit La media noche. Visión estelar de un momento de guerra(1917).


En 1916 le Galicien est nommé titulaire de la chaire d’esthétique à l’Académie de San Fernando. Pendant les années 1920, il appuie la République et il s’oppose à la dictature. Comme républicain, il travaille comme représentant du gouvernement mais il démissionne toujours. À cette époque il écrit le roman Tirano Banderas (1926), et les pièces de théâtre Luces de Bohemia (1920 et 1924) et Martes de Carnaval (1930).


En 1932 Ramón divorce de Josefina, et en 1935 il se retire à Saint-Jacques-de-Compostelle. Là, il entre à l’hôpital où il meurt d'un cancer le 5 janvier 1936.


Œuvre


L’écrivain cultive les trois grands genres traditionnels : le genre narratif, le genre lyrique et le théâtre, mais il rejette le roman et le théâtre traditionnels. Le passage du modernisme à l’épouvantail (esperpento), un nouveau genre littéraire qu’il invente, est progressif.


Son premier succès est les Sonatas (entre 1902-1905). Les trois romans de la Guerre Carliste Los cruzados de la causa (1908), El Resplandor de la hoguera (1909) et Gerifaltes de antaño (1909) ont un style plus simplifié sans les ornements modernistes.


Tirano Banderas(1926) inaugure la transformation du modernisme en épouvantail. Avec Ruedo Ibéricoil se moque de la cour d’Isabelle II, mais il ne peut pas terminer l’œuvre parce qu’il meurt avant.


Las Comedias bárbarassont en rupture avec le théâtre de l’époque, elles ont pour thème la Galice féodale et magique. Luces de bohemia(1926), Los cuernos de don Friolera(1921), Las galas del difunto(1926) et La hija del capitán(1927) sont les œuvres de l’épouvantail.


L’épouvantail (esperpento) est une nouvelle manière de voir le monde, un nouveau genre littéraire. C’est une déformation grotesque de la réalité pour présenter l’image d’une Espagne rude et provinciale. Valle humanise les objets et les animaux, et il animalise les humains. Les personnages sont des marionnettes que l’écrivain fait bouger. L’épouvantail est une conception moderne de la tragédie.


Source : Wikipédia

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